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Pour une personne qui s’en croît exemptée, chacune des peurs énumérées ci-dessus peut sembler banale, mais pour la personne qui en est affectée, la façon de vivre l’une ou l’autre de ces peurs revêt une importance significative en raison de son impact sur sa qualité de vie.
La peur est une émotion. Tout le monde, sinon la très grande majorité d’entres-nous seront d’accord avec cette affirmation. Et pourtant, si je tiens compte des réactions négatives fréquentes à l’endroit de la peur, il m’apparait pertinent de rappeler que la peur est une émotion et non pas un comportement. Nos peurs sont alimentées par nos croyances, par notre imagination et par nos rêves.  Si par exemple, quelqu’un crève un ballon alors que je ne m’y attends pas, je vais sûrement sursauter. J’éprouve alors, tout à fait involontairement et sans intervention d’autre croyance, une sensation auditive et une émotion de peur. Je considère comme important d’établir cette analogie entre l’émotion et la sensation comme point de départ de notre réflexion pour briser les préjugés négatifs à l’endroit de la peur.
Les sensations sont utiles : elles sont des signaux corporels qui guident la conduite en lien avec la satisfaction de besoins corporels. Lorsque je ressens la faim, je me prépare à manger et je savoure ma nourriture. Après un bon repas, j’éprouve une agréable sensation de satiété. Is ma nourriture avait dégagé une odeur suspecte ou une saveur désagréable, les sensations de mon odorat ou de mon goût m’auraient incité à ne pas la consommer. Il ne fait aucun doute, dans ce contexte, que mes sensations guident ma conduite dans le meilleur intérêt de ma santé.
L’émotion est analogue à la sensation, on ne la choisit pas, on la ressent. L’émotion relève d’une perception – conscientisée ou non – qui atteint la sensibilité psychique et aussi, chez la personne qui perçoit, de l’appréciation instantanée – conscientisée ou non – de son impact par la personne atteinte. En ce sens, non choisie mais sentie, la peur est une réalité involontaire. Il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » émotions. Il y a celles que l’on ressent, il y a celles qui nous habitent plus ou moins consciemment.
En effet, les émotions appartiennent à notre monde intérieur, à notre dimension affective et psychologique. Elles signalent, au plus intime de la personne, son état de bien-être ou, au contraire, ses malaises existentiels et relationnels. Elles informent la personne si elle est en état de manque ou si ses besoins psychiques (sécurité physique et affective – amour – estime de soi – reconnaissance – affirmation …) du moment sont davantage comblés.
Si par exemple, par peur de ne pas être aimé, une personne se nie et ne se respecte pas elle-même, elle en retirera des insatisfactions et des frustrations, parce qu’elle manque d’amour pour elle-même. Si au contraire, une personne se préoccupe quasi exclusivement de ses intérêts individuels, elle sacrifie la satisfaction de son besoin d’amour en négligeant la dimension rationnelle de ce même besoin, elle manque alors d’amour dans ses relations interpersonnelles.
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Dans notre relation à nous-mêmes ou dans nos relations avec les autres, certes tous les besoins fondamentaux ne sont pas insatisfaits chaque fois que nous ressentons une peur. Mais chaque fois que se manifeste une peur, il y a, au minimum, le besoin d’être sécurité face à la crainte spécifique qui la constitue.
–          L’enfant qui a peur des chiens a besoin d’être rassuré face ce chien-là qui lui fait face.
–          L’homme qui criante de parler en public a besoin de se sécuriser en acquérant une confiance accrue en ses ressources et/ou en la réaction bienveillante de l’auditoire.
Chaque fois qu’une personne éprouve une peur, elle a besoin de se rassurer elle-même, ou d’être rassurée par rapport au risque, au danger ou à la menace qui l’avait inquiété.
Il est donc utile et nécessaire d’adopter une attitude d’ouverture et d’accueil envers toutes ses émotions, dont la peur. Reconnaître sa peur, c’est s’ouvrir à la possibilité d’identifier ses besoins alors insatisfaits, pour ensuite arriver à les combler au mieux de ses possibilités. L’accueil de l a peur est d’autant plus justifié que cette émotion n’est jamais éprouvée sans raison. La peur peut très bien n’avoir aucun fondement dans la réalité extérieure, elle a toujours un fondement dans la réalité émotionnelle ; la peur : une émotion – signal d’alarme.
La première étape consiste à identifier spécifiquement le signal d’alarme entendu. La deuxième étape est de répondre adéquatement à ce signal. La sonnerie du micro-onde, combinée à la minuterie ou à un détecteur de chaleur, existe pour éviter que la nourriture ne soit trop cuite ou pour éviter qu’on ne l’oublie dans l’appareil et qu’elle ne perde ses qualités alimentaires ou gustatives. Ignorer la sonnerie du micro-onde entraine généralement des effets de peu de conséquences, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans le détecteur de fumée.
En vérité, le fonctionnement satisfaisant ne se situe ni dans le fait de ne jamais éprouver une peur ni dans celui d’être toujours en état de peur. L’idéal serait de développer une sensibilité suffisante pour éprouver une peur salutaire lorsqu’un risque ou un danger réel nous menace. L’idéal serait d’atténuer, par une capacité progressive de réponses sécurisantes, l’intensité initialement excessive de certaines peurs. Malheureusement, c’est que l’on ne choisit ni l’intensité ni le fait de ressentir ou non la peur, lorsqu’elle est déclenchée en soi.
Dans son livre Relation d’aide et amour de soi, Colette Portelance a défini les étapes d’un changement qui respecte le fonctionnement psychique de la personne et qui lui permet de passer d’une émotion désagréable ou souffrante à la satisfaction de ses besoins. Les étapes du processus de changement créateur sont les suivantes :
–          La prise de conscient du vécu
–          L’acception de soi et de son vécu
–          La responsabilité
–          L’expression de son vécu
–          L’observation de soi
–          Le choix de mécanisme de protection
–          Le passage à l’action.
La peur, qu’elle que soit sa nature signale à la personne qui l’éprouve un danger, réel ou imaginaire, qui menace sa sécurité physique, émotionnelle ou relationnelle. Selon le contexte où la peur est ressentie, elle parle aussi d’une menace pour la satisfaction de certains autres besoins ; alors dès à présent, afin que vos peurs ne vous gâchent plus la vie, faites un travail sur Vous en profondeur, utilisez l’introspection s’il le faut, mais TRAVAILLEZ sur VOUS !